Nos sociétés contemporaines nous ont appris, la plupart du temps sous le coup de la loi, à respecter des préceptes élémentaires en nous signalant ce qui était licite (autorisé) et illicite (interdit), il en va de même avec certaines substances chimiques, dont les médicaments qui ne sont rien d’autre finalement que des drogues licites puisqu’autorisés à la vente, sous certaines conditions. Par contre si l’on commence à parler de substances psychédéliques alors le couperet tombe et l’on nous pointera du doigt immédiatement les affreuses drogues qu’il ne faut surtout pas toucher. Pourtant, si l’on réfléchit bien, presque tous les médicaments autorisés disposent de remarquables principes actifs issus de plantes dont on sait aussi que ces derniers agissent souvent comme des psychédéliques ou des psychotropes, c’est-à-dire comme des substances modifiant l’activité mentale avec parfois des effets "surprenants" conjointement sur le corps et l’esprit.

Bien avant la médecine dite moderne pourtant la plupart de ces substances étaient déjà amplement connues des sociétés traditionnelles de types chamaniques, ceci sur absolument tous les continents et depuis des millénaires. Les facultés psychédéliques et hallucinogènes étaient grandement recherchées, elles engendraient des visions susceptibles d’être interprétées du fait des effets psychotropes sur le mental qui n’ont été réellement étudiés que dans les années 1940 par Albert Hoffmann le découvreur du LSD (acide lysergique diéthylamide). Cette substance synthétisée chimiquement étant elle-même fortement psychostimulante fut très prisée plus tard dans les années 1960 à des fins plus récréatives ou spirituelles mais aussi assurément ouvertement revendicatrices de diverses contestations vis-à-vis de la société de l’époque (à savoir : évènements de mai 68, refus de la guerre du Vietnam, etc.).

De ces rituels chamaniques permettant aussi de voyager dans des mondes célestes ou bien de passer les portes de sphères infernales, de nombreuses célébrités occidentales ont eu recours à ces substances psychédéliques afin d’en expérimenter toute la puissance. Ainsi, pour ne nommer qu’eux : Aldous Huxley, Antonin Artaud, Aleister Crowley ou bien Carlos Castaneda s’y sont frottés avec un certain succès artistique, notamment littéraire, ou plus ésotérique et occulte à des fins de réalisation de rituels de haute magie dans leurs propres communautés hermétiques… Pour autant depuis une dizaine d’années ce sont surtout les scientifiques et les officines pharmaceutiques qui commencent à s’occuper très sérieusement des propriétés exceptionnelles de ces produits.

Ainsi, récemment des scientifiques suisses et américains ont pu constater de notables effets positifs afin de contrer les dépendances à d’autres drogues plus dures mais aussi lors des soins de troubles psychologiques (post-traumatiques), des psychoses (crises d’angoisse) et des graves dépressions. Le 1er janvier 2023 l’État américain de l’Oregon autorisait et encadrait cette pratique de l’utilisation de la Psilocybine lors de séances médicales appelées P.A.P ("Psychothérapie Assistée par Psychédéliques"). Comme nous le voyons déjà aujourd’hui, l’avenir proche nous dira encore plus demain si les scientifiques seront bien à même de se réconcilier avec les grandes traditions chamaniques plurimillénaires utilisant aussi ces substances psychédéliques identiques afin d’ouvrir de nouveaux horizons (dès lors encore invisibles) à l’ensemble du monde profane, lequel sera enfin prêt à des Connaissances plus profondes et à des Vérités plus universelles !